
Le sujet des conversations 2005 est
la rencontre de l'autre. Tel quel, l'intitulé peut paraître vague. L'approfondissement du sujet, confié à l'équipe des bénévoles encadrés par un philosophe universitaire et un spécialiste d'anthropologie, a permis de fixer plus haut l'exigence relative au traitement de ce sujet. Non seulement il s'agit de réfléchir sur les conditions d'une rencontre (reconnaissance réciproque, intérêts croisés, capacité d'engagement, maintien de l'attitude exploratoire et de la disponibilité, mais de revenir sur la possibilité même de la rencontre.

On galvaude trop souvent le terme en supposant que dès qu'il y a échange d'information, transfert de données, chat (rencontres sur le web), il y a rencontre. Mais sommes nous capables d'autres choses que d'échanges? Pour passer de l'échange à la rencontre, il faut affronter le défi du narcissisme : se demander si nous pouvons découvrir chez autrui autre chose que nos propres fantasmes, nos propres préférences ou phobies ? Pouvons-nous véritablement sortir de nous-mêmes ? Ne sommes-nous pas irrémédiablement égocentrés ? Bref, il ne s'agit pas de faire l'éloge systématique (facile et peu fécond) de la rencontre. Il s'agit plutôt d'affronter l'exigence de vraies rencontres comme un défi, une invitation peut-être à sortir de soi pour découvrir l'autre, et ainsi se trouver soi même.